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  • Photo du rédacteurChristelle Chanut

La diversification heureuse


Nous le savons, l’environnement des services financiers est de plus en plus ouvert et concurrentiel. Face à de nouveaux entrants sur le marché (fintech, assurtech, GAFA), les acteurs “traditionnels” doivent faire face à un dilemme : innover, se réinventer sans perdre pour autant leur légitimité. Si le statu-quo les expose au risque de se faire dépasser par des acteurs plus agiles, la diversification présente le risque de devoir appréhender un nouvel espace. Se diversifier donc mais jusqu’où, jusqu’où est-il vertueux de repousser les limites de son métier au risque de se perdre ?


Crédit photo : Unsplash / William Felker


Le juste milieu de la diversification


Vous vous souvenez sans doute de l’essor des services à la personne (garde d’enfants, ménage, jardinage) dans lesquels la plupart des banques et assurances se sont lancées dans les années 2000, alors qu’elles n’avaient pas de légitimité pour proposer ces services, trop éloignés de leur domaine d’expertise. Quelle valeur ajoutée a mon banquier pour s’occuper de la garde de mon chat ou de l’arrosage de mes plantes pendant mes vacances ? Les consommateurs ne s’étaient pas trompés : si le besoin était réel, la réponse apportée par les assurances et les banques n’était pas pertinente.


La recette vertueuse pour les services financiers (et qui peut également s’appliquer à d’autres secteurs) est ainsi d’élargir le périmètre de leur action aux domaines dans lesquels ils sont légitimes. Par exemple, BNP Paribas Leasing Solutions a lancé Kintessia, une plateforme de vente et de location de matériel spécialisé pour les professionnels (BTP, manutention, transport ou encore matériel agricole).



La marketplace, une solution gagnante


Dans un article récent, nous nous sommes demandés si la marketplace était l’avenir de l’assurance, question à laquelle la réponse est évidemment positive (n’hésitez pas à lire l’article en question pour plus de détails !) Qu’en est-il de la banque ? Est-il pertinent de transposer à l’activité bancaire le phénomène de développement des marketplaces qui redessinent le paysage de la distribution et de la conception des offres d’assurance ? Cet avenir présage-t-il de l’avenir de la banque ? En somme, l’avenir de la banque est-il aussi à la marketplace ?


En préalable, rappelons que la banque est elle-même une marketplace. C’est la marketplace de l’argent. Elle met en relation des agents économiques ayant des besoins de financement avec d’autres disposant de liquidités, en rémunérant ces derniers pour mettre en route le dispositif. Comme sur un marché, chacun y trouve ce dont il a besoin : l’accès au marché pour le producteur, l’accès à la marchandise pour le consommateur.


La définition de la marketplace digitale est un petit peu différente. Il s’agit ici d’un dispositif de vente en ligne de produits bancaires par un distributeur non bancaire en complément de son offre principale (voir notre article sur la marketplace dans l’assurance pour la définition, que nous transposons ici au monde de la banque).


Mais il s’agit bien de la même chose. L’analogie entre les différentes marketplaces peut se résumer de la façon suivante :


Dans ce contexte, essayons d’imaginer la marketplace de la banque.


Il s’agirait de proposer un ensemble de produits et services cohérents répondant aux besoins d’un type de clientèle. Les exemples sont légion, tant en B2C qu’en B2B, ces derniers étant sans doute plus intéressants car mieux à même de répondre à un univers de besoins cohérent de leurs clients. Par exemple, la néobanque Revolut propose à ses clients, par construction plutôt connectés et voyageurs, un moteur de réservation de vols. Dans le monde B2B, la marketplace offrirait un compte courant, l’accès à des experts comme un expert-comptable ou un fiscaliste, ainsi qu’une offre de bureaux ou espace de coworking. Ce modèle existe au Royaume-Uni, c’est Starling Bank. La valeur ajoutée des produits et services offerts en complément de l’offre bancaire ne fait ici pas de doute.



Conclusion : L’open banking en facilitateur


Et si l’open banking facilitait la construction de marketplaces ? Si le lien n’est pas systématique (l’open banking consistant à utiliser les données bancaires, notamment de paiement, au service du développement d’une offre originale), il peut tout à fait s’appliquer à certains cas. L’agrégation de données bancaires pourrait permettre de proposer des services liés à l’écosystème des produits financiers. Illustration emblématique du décloisonnement de l’environnement, l’open banking vient ainsi renforcer le modèle de la marketplace, alors que la banque est la marketplace par excellence : un retour aux sources finalement logique.

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